Le PN souffre-t-il?

Dans ce billet, je me suis fondée sur mon vécu de femme en couple avec un PN et sur le vécu d’autres femmes qui ont connu une histoire similaire. Cela dit, les personnes perverses narcissiques, tout comme leurs victimes, peuvent aussi bien être des femmes que des hommes. et, comme dans tous les billets, le masculin englobe le féminin, et vice versa.

Le pervers narcissique souffre-t-il? Voilà une question que se posent souvent les victimes de ces personnes manipulatrices.

Mon PN m’a déjà dit à quelques reprises « Je souffre plus que tu ne le penses » dans des situations où moi, je souffrais par sa faute. Comme s’il tenait à faire semblant qu’il souffrait plus que moi. Mais vers la fin de la relation, je dois dire que je n’y croyais plus vraiment et que je percevais plutôt ces paroles comme des paroles en l’air, vides de sens et totalement dénuées de sincérité. Autrement dit, ces paroles, elles sentaient le mensonge à plein nez. Soit il avait perdu de ses talents de comédien, soit j’étais moins aveuglée qu’avant, mais je peux vous dire qu’à ce stade, même ses sanglots n’étaient plus crédibles : il secouait ses épaules et frottait ses yeux avec ses poings, mais plus aucune larme ne coulait.

On sait que les pervers narcissiques sont vides, n’ont aucune humanité, aucun état d’âme, aucun affect. On sait qu’ils sont fondamentalement malheureux et déprimés, car une personne heureuse ne prendrait aucun plaisir à manipuler les autres et à les voir souffrir. Une personne heureuse ne serait pas toujours jalouse du bonheur des autres. Avez-vous déjà vu votre PN heureux de l’une de vos réussites? Avez-vous déjà vu sur son visage une expression authentique et honnête de fierté pour l’une de vos réalisations? Moi, jamais.

Mais même s’ils sont à la base malheureux, les PN souffrent-ils d’être malheureux? À la limite, sont-ils malheureux d’être malheureux? Car je suis d’avis que le pervers narcissique ne s’estime pas malheureux. Il aime bien le dire pour se positionner en victime et susciter l’empathie chez les autres, mais je ne crois pas qu’il se considère comme malheureux. Dans ce cas, pourquoi croirait-on qu’il souffre?

Car dites-moi, s’il avait réellement souffert, mon PN n’aurait-il pas saisi la perche que je lui ai tendue pendant deux ans et n’aurait-il pas fait des efforts pour changer? Durant la relation, j’ai tout fait pour l’aider, mais absolument tout. J’ai tout fait pour tenter que la situation s’améliore, alors que lui, n’avait aucunement l’intention qu’elle s’arrange et même qu’au contraire, il faisait tout ce qu’il pouvait pour qu’elle s’empire. Du plus profond de mon être, j’ai réellement cru qu’il souffrait, j’ai cru que je pouvais l’aider à aller mieux, à guérir, et j’ai cru dur comme fer que c’était ce qu’il voulait. Il faut dire aussi qu’il me le répétait sans cesse : il me disait continuellement qu’il voulait changer, qu’il en avait marre de ne jamais avoir d’argent, qu’il voulait avoir un boulot qu’il aime et qui lui donne envie de se lever le matin, qu’il était chanceux de m’avoir, qu’il voulait se prendre en main, qu’il ne voulait plus mentir, qu’il voulait la vie rangée avec moi, la maison, les enfants, le chien et que nous étions sa famille... jusqu’au jour où il m’a balancé subitement ce qu’il pensait réellement durant tout ce temps : qu’il n’en voulait pas, de mon aide. Vous comprendrez que, ce jour-là, il avait trouvé son plan B et que je n’étais plus utile à ses yeux. Et vous comprendrez que, ce jour-là, c’est comme si je recevais un coup de poignard en plein cœur.  

Le pervers narcissique ne veut pas changer. Il n’estime pas qu’il a besoin de changer. Il est capable de toutes les bassesses envers vous, vos enfants et tous les êtres qui vous sont chers et il n’éprouve aucun remords pour le mal qu’il a causé. Il vous poussera à vous démener pour l’aider alors qu’il sait pertinemment que cette aide, il n’a tout simplement pas envie de l’accepter. Résultat : vous donnerez sans compter et vous recevrez l’inverse de ce que vous donnez.

Mais malgré les apparences, le PN souffre-t-il en son for intérieur?

Parce qu’au premier abord, on pourrait croire qu’il n’a jamais souffert suffisamment pour vouloir changer.

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